La Défense : lumières et ombre pour les 50 ans de l'EPAD

"L'établissement pour l'aménagement de la région de la Défense", dit EPAD, créé en 1958 pour trente ans puis prolongé dans ses fonctions à différentes reprises,fêtera demain soir ses 50 ans par un spectacle pyrotechnique. Sans doute à ne pas manquer, rendez-vous à 21 heures sur le parvis.
Mais aussi un moment de lumière pour faire oublier des zones d'ombre massives ?
L'EPAD aménage pour le compte de l'Etat et des collectivités locales concernées le site de La Défense. Depuis sa création, près de trois millions de mètres carrés de bureaux ont été construits sous forme de tours où travaillent aujourd'hui 170 000 personnes, et vivent 20 000 habitants. Malheureusement, la gestion de cet établissement public, pour des opérations pourtant

considérables, a été gravement défaillante. Dans son rapport public 2007 paru en février 2008,la Cour des comptes a fait savoir que "l’EPAD a poursuivi ses interventions en matière de voirie nationale dans un cadre juridique irrégulier" et que "la présentation des comptes de l’EPAD n’est pas conforme aux lois, règlements et instructions en vigueur" ; "dans ce cadre irrégulier, la Cour a relevé la permanence de nombreuses et graves anomalies comptables", des "ambiguïtés et irrégularités dans le financement des opérations et la conclusion des marchés", la "permanence du déficit d’exploitation"... Un bilan sidérant pour une institution placée sous le double patronage d'un département très en vue et de l'Etat - lequel nomme la moitié des administrateurs. L'actuel président de l'EPAD est Patrick Devedjian, élu à la tête de l'établissement public le 27 septembre dernier. Il a succédé à Nicolas Sarkozy qui présidait lui-même l'EPAD en tant que patron du Conseil général des Hauts-de-Seine.

A la suite de ce rapport, une loi et un décret sont venus modifier le cadre juridique d'intervention de l'EPAD, par ailleurs un nouveau cadre comptable a été défini en lien avec les ministères concernés et devrait entrer en application cette année. A suivre ! En attendant, profitons du spectacle de demain puisqu'il est de toute façon organisé, en espérant que les marchés correspondants aient été passés dans les règles...