400 villes européennes se sont engagées cette semaine à réduire de plus de 20% leurs émissions de CO2 d’ici à 2020 : il s'agit de dépasser localement les objectifs fixés par l’Union européenne aux Etats-membres dans le cadre des mesures dénommées "paquet énergie-climat".
40 communes ou groupements de communes français figurent parmi ces 400 villes, dont une dans les Hauts-de-Seine : l'intercommunalité Arc de Seine. Saluons cette initiative. Arc de Seine avait jusqu'ici affiché des actions environnementales sans les doter de moyens significatifs (un budget minime, par exemple, pour l'agence locale de l'énergie), mais cette adhésion en précurseur à un réseau européen décidé à décliner localement et de façon mesurable la réduction de gaz à effets de serre devrait constituer
un tournant, acceptons en l'augure. Un premier dossier se présentera d'ailleurs sans délai dans le cadre de cet engagement : celui de la RD 7, dont l'aménagement, en fonction de l'option retenue, aggravera sensiblement l'émission de gaz à effets de serre ou contribuera à la modérer. C'est d'ailleurs Arc de Seine qui avait commandé l'étude portant sur un aménagement doux en chaussées multimodales et mini-giratoires avant de cesser d'en défendre la pertinence face à un Conseil général fanatique des quatre voies et autres autoroutes urbaines... Les riverains, mais plus globalement tous les utilisateurs de cette voie seraient très heureux de voir la communauté d'agglomération revenir à la défense d'une solution gagnant-gagnant et respectueuse de l'environnement.
Globalement, le but de l’opération, initiée par la Commission européenne
en partenariat
avec le Comité des régions, est d'aider les villes à partager
leurs bonnes pratiques et leurs expériences en matière de réduction d’émissions
de gaz à effet de serre. Les villes signataires fonctionneront en réseau ; pour faciliter leurs échanges, les élus signataires de la convention des maires
devraient se réunir une fois par an et disposer d’un portail Internet sur
lequel ils pourront faire part de leurs expériences. Ils ont accepté que leurs plans
d’actions soient publics et puissent être soumis au contrôle de la Commission
européenne, au cas où ils ne tiendraient pas leurs objectifs.
En matière de politiques à l'égard de l'environnement, les paradoxes ne manquent pas. Au niveau national, on assiste presque en même temps à l'adoption quasi unanime de la loi dite "Grenelle 1" pour l'environnement, et au déversement d'aides massives envers des constructeurs automobiles sans aucune condition, par exemple, de reconversion vers des moteurs moins polluants... alors même qu'une telle reconversion constituerait aussi une réponse à la crise de l'emploi puisque des constructeurs étrangers bénéficient aujourd'hui, faute d'offre nationale, d'un quasi-monopole sur les véhicules électriques. La raison et la cohérence viendront-ils des politiques locales émulées par l'Europe ? Concernant Arc de Seine et pourquoi pas les communes ou groupements de communes qui rejoindraient le mouvement, gardons à l'esprit pour s'en préserver à l'avenir les décalages jusqu'ici entre les annonces et les faits, mais acceptons en l'espoir.
Changement climatique : ce qu’en pensent les citoyens européens
Les trois-quarts des citoyens de l’Union européenne (UE) prennent très au sérieux la question du changement climatique. Deux tiers d’entre nous ont même commencé à agir pour le combattre ! Et la grande majorité estime que l’industrie, les gouvernements, l’UE et les citoyens eux-mêmes n’en font pas assez. Ce sont quelques uns des enseignements que l’on peut tirer de l’Eurobaromètre sur le sujet, présenté au Parlement européen le 1er septembre dernier.
serge poidevin
Rédigé par : poidevin | 13 février 2009 à 07:39