D’un
côté, la construction d’une route à quatre voies, vouant le paysage à n'être plus qu’un passage, la ville à se couper définitivement du fleuve, les
riverains à dormir difficilement et tous à vivre dans le bruit. C’est ce à quoi se
cantonnaient dans les années 60 les constructeurs de rocades. Connaissez vous
Angers ? La célèbre douceur locale y a été fortement mise à mal par
cette génération d’ingénieurs qui n’ont vu ni la ville ni la Loire, mais
seulement
l’autoroute urbaine qui a scindé l’une de l’autre. Plus près de nous,
essayez d’aller prendre l’air sur les quais à Suresnes, à Puteaux ou à Levallois, investis
par la quatre voies. Une avenue à fort trafic génère en moyenne 90 décibels,
Conseil général sur le site Vallée rive gauche,"le fleuve constitue un milieu
naturel et un enjeu majeur d’environnement, un élément important du cadre de
vie des altoséquanais et le terrain d’expression d’une forte demande sociale
d’accès à la nature". OUI ! alors ne le vouons pas à cesser de l'être ...
Mais existe-t-il une autre solution ? La plupart d'entre nous utilisent couramment une voiture et, s'ils veulent profiter dans leur habitat d'un cadre de vie et dans leurs loisirs de lieux de nature, se préoccupent aussi de leurs temps de déplacement. Et c'est là le miracle : les ingénieurs, heureusement, ne sont pas pour la plupart restés figés dans les années 60, ils ont, avec des élus et même parfois des habitants, réfléchi, expérimenté, trouvé. L’expérience
du boulevard de Sarrebrück à Nantes en 1998, nous dit Yan Le Gal, est très illustrative de la méthode
à suivre. Pour améliorer la traversée par les piétons de ce boulevard à 2x2
voies au trafic important (plus de 40 000 véhicules jour), il a été
décidé de le réduire à 2x1 voie au niveau de deux traversées piéton. Cette
réduction effectuée en deux endroits a été étendue à tout le boulevard, soit sur
une longueur de 1,5 km. Il existe donc bien une autre solution que la quatre voies, et, même si le Conseil général a tendance à la passer sous silence, il l'a inclue en "numéro trois" dans la concertation. Il s'agit, pour une circulation à la fois fluide et apaisée, de 2x1 voie doublée de pistes cyclables. Ce type d'aménagement n'en est d'ailleurs plus au stade expérimental et les mini giratoires non plus : 90 mini giratoires à Toulouse (qui ont valu à la ville en 2003 le
prix spécial de l'innovation des écharpes d'or de la prévention routière), un millier à Nantes, d'autres à Lille ou Chambéry. S'il subsiste apparemment, chez certains membres du Conseil général ou leurs conseils, des nostalgiques des coupures urbaines, ne nous laissons pas enfermer dans le passé ni parquer derrière une quatre voies : exprimons nous au sein de la concertation pour arriver, ensemble, à une solution gagnant-gagnant.
- L'expérimentation, réussie, réalisée par le Conseil général à la suite d'une étude confiée par Arc de Seine à Christian Collin, architecte-urbaniste, président de Val-de-Marne Environnement, et à Yan Le Gal : le mini giratoire au carrefour Vaugirard a réduit les temps d'attentes, supprimé les heurts et apaisé la circulation :
Empruntant la RD tous les jours, et cela depuis des années, je ne peux que confirmer les propos que vous citez dans votre note : le mini giratoire au carrefour Vaugirard est une solution très efficace qui rend la vie plus simple et moins dangereuse à tous les usagés motorisés. Merci pour votre note !
Rédigé par : Juliean D | 22 octobre 2008 à 01:15