La loi du 6 juin
2000 "tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats
électoraux et fonctions électives" avait imposé la parité sur les listes municipales. Elle a été complétée par la loi du 31 janvier 2007 qui
demande à la fois, sur ces listes, une stricte alternance femmes-hommes et la respect de la parité pour les adjoints aux maires. Mais, malgré les amendements que certains parlementaires avaient présenté en 2007, l'intercommunalité a été écartée du champ de la loi. L'observatoire de la parité le souligne : "Les intercommunalités sont des lieux de pouvoir où
les dispositifs en faveur de la parité ne s’appliquent pas". Qu'en est-il dans les Hauts-de-Seine ?
Parmi les présidences de communautés d'agglomération, les femmes sont moins mal représentées ici qu'en moyenne nationale : sur les six communautés d'agglomération actuellement constituées dans le département (y compris la toute récente structure dite du Mont-Valérien), deux sont présidées par une femme (Marie-Hélène Amiable, députée-maire de Bagneux, pour Sud-de-Seine et Virginie Michel-Paulsen, maire de Vaucresson, pour Coeur de Seine). Là comme ailleurs, la sous-représentation des femmes est très nette dans la composition des conseils communautaires et a fortiori dans les lieux de décision que sont les bureaux communautaires. Ainsi l'agglo Coeur de Seine a-t-elle 9 vice-présidents, dont... une seule femme. Toujours mieux au demeurant qu'Arc de Seine, club exclusivement masculin avec un bureau composé uniquement d'hommes.
Si l'on s'essaie à un classement des communautés d'agglomération du département sur le critère de la parité, le résultat est le suivant :
- Leader : Sud de Seine (en rose sur la carte). Cette communauté d'agglomération actuellement présidée par une femme compte 19 femmes sur les 46 membres du conseil communautaire (41%) et 4 femmes sur les 10 membres du bureau.
- Communauté du Mont-Valérien (en vert sombre sur la carte): la toute nouvelle communauté bicéphale Rueil-Malmaison / Suresnes compte 18 femmes sur les 44 membres du conseil communautaire (près de 41%) et 9 femmes sur les 28 membres du bureau - dont 4 femmes parmi les 13 vice-présidents.
- Sensiblement au même niveau, Val de Seine (en bleu roi sur la carte) compte 12 femmes parmi les 30 membres du conseil communautaire (40%), et 3 femmes sur les 10 membres du bureau.
- Coeur de Seine (en bleu ciel sur la carte): cette communauté d'agglomération présidée par une femme compte
10 femmes sur les 27 membres du conseil communautaire (37%) et 2 femmes
sur les 10 membres du bureau.
- Les Hauts-de-Bièvres (en jaune sur la carte): cette communauté d'agglomération compte
18 femmes sur les 53 membres du conseil communautaire (34%) et aucune femme parmi les 8 membres du bureau. Une seule femme au surplus parmi les 8 membres du conseil titulaires d'une délégation.
- Arc de Seine (en vert clair sur la carte) : bonne dernière, cette communauté d'agglomération compte 15 femmes sur les 54 membres du conseil communautaire (28%) et aucune femme parmi les 5 membres du bureau.
A moins de 30% de femmes dans un conseil communautaire pourtant composé de membres choisis dans des conseils municipaux eux-mêmes paritaires, on n'est plus dans le résiduel, on est dans l'exclusion !
Vous pouvez poursuivre l'analyse en regardant sur les sites des communautés d'agglomération (pour autant qu'ils fournissent ces indications), parmi les responsabilités, le partage hommes / femmes...
Eclairage sur la parité:
Si la loi sur la Parité a bien fonctionné au moment des municipales de 2001, favorisant l'émergence de nombreuses femmes dans les conseils municipaux (de 22% on les a vues passer à 47,5%), il en fut tout autrement au moment des législatives de juin 2002. Alors que la loi prévoit une sanction financière pour les Partis ne présentant pas 50% de femmes aux législatives, les dirigeants des principaux partis, bafouant sans état d'âme un texte qu'ils avaient voté, ont préféré subir la sanction plutôt que de voir siéger à leurs côtés des femmes qui pouvaient enrichir leurs travaux de leurs expériences, de leurs compétences, de leur culture, de leurs différences. En un mot capables d'apporter un autre regard sur la politique, et un certain changement dont nous avons tant besoin. [...]
SERGE POIDEVIN
Rédigé par : poidevin | 27 février 2009 à 09:32