Hier soir à Colombes,
quelque 500 personnes ont participé à la réunion de lancement par la ville de
son agenda 21. Ces documents sont parfois, loin de leur esprit d’origine,
réduits à de plus ou moins vagues conglomérats de mesures anecdotiques élaborés en chambre. A priori, on peut espérer autre chose du futur agenda 21 de Colombes : difficile en tous cas de ne pas être conquis par l’ambiance d'échanges actifs et sereins dans
cette soirée préalable à une série d’ateliers. Un dialogue s’est noué autour des intervenants (les élus de Colombes accompagnés de Dominique Voynet, de Jean-Marie Pelt, président de l'institut européen d'écologie, et de Marie-Pierre Digard, présidente de l'ARENE Ile-de-France) mais aussi des
expériences, questions et propositions concrètes des habitants, entrepreneurs
locaux, membres de conseils de quartiers, représentants d'associations ou partenaires institutionnels. Le "double moteur essentiel que sont les élus et les habitants" pour Jean-Marie Pelt est apparemment enclenché,
loin
des 'innombrables rapports en matière de développement durable en
papier glacé", ou des "gestes expérimentaux ou symboliques" dont Dominique Voynet a
souligné l'insuffisance.
Concrètement, la ville a préalablement au démarrage de ces travaux choisi un nouveau format de journal municipal plus économe en papier, lancé un bilan carbone pour l'ensemble de ses bâtiments
communaux et des logements sociaux, afin d'en préparer l'optimisation énergétique pour diviser par
quatre leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. Mais pour l'avenir, le projet de fond est de construire une politique cohérente en utilisant les acquis - Colombes a obtenu trois récompenses, dont le prix spécial du jury, au dernier Grand prix de l'environnement le 18 novembre (photos ci-contre : panneaux présentés par Colombes au Grand prix, cliquez pour agrandir)- et en les amplifiant. Huit mois après les municipales, il est agréable de voir une équipe dans l'action - plutôt que toujours confinée à la commande sur deniers publics de multiples audits - et sans agressivité : "à Colombes on ne part pas
de rien ; il n’est pas besoin pour construire un avenir de renier le passé
de la ville" (Philippe Sarre).
A retenir particulièrement de la réunion d'hier : les interventions de Jean-Marie Pelt sur l'importance de la biodiversité en ville, et du végétal en milieu urbain : "La
biodiversité aujourd'hui doit être trouvée en ville, elle a été chassée
de beaucoup de campagnes ; à Munich on a répertorié dans un parc de la
ville 700 espèces de papillons alors qu'il n'en restait qu'une centaine
dans les campagnes alentour." /.../ "Il faut s’habituer à
délicatement végétaliser les villes. C’est une des questions importantes en
milieu urbain. /.../ Un petit urbain aujourd’hui
est un enfant qui a les oreilles bouchées par des bruits excessifs et qui est
très loin de la nature. Nous n’avons plus à Metz
aucune école maternelle dont la cour n’a pas été partiellement transformée en
jardin où deux ou trois adultes jardinent avec les enfants."
Agenda 21 de Colombes : à suivre avec intérêt.
Oui, grâce aux colombiens qui se sont mobilisés, nombreux, cette soirée a été une réussite et nous allons poursuivre et amplifier cette dynamique.
Rédigé par : Alexis Bachelay | 03 décembre 2008 à 11:30