C’est l’automne, les feuilles se détachent et tourbillonnent. Comme nous avons la chance d’avoir en ville ou en bordure de ville beaucoup d’arbres, cela fait bien sûr pas mal de feuilles. Les soufflettes ou souffleuses, version "moderne" du balai, font quant à elles tourbillonner les décibels. Enfin, en général… quand il y a peu de feuilles, par exemple, ou quand celles qui se sont déposées sont bien sèches. Les employés intercommunaux de voirie, comme d’ailleurs ceux des prestataires retenus par des copropriétés, peuvent alors œuvrer longuement: poussons la feuille, la voilà la jolie feuille…
Mais depuis quelques temps, le silence quand il existe a repris ses droits, au moins dans certaines rues. Quelle chance ! Bien sûr, c’est aussi le moment où il serait vraiment utile d’éliminer les feuilles mortes : mouillées, elles s’agglomèrent, deviennent glissantes… mais la souffleuse, alors, cela ne marche pas, sauf à la faire vrombir très longtemps devant un tas de feuilles. Une souffleuse fait tout le temps du bruit, mais ne
permet pas tout le temps d’éliminer les feuilles !
Bon, soyons sérieux. Bien sûr il existe des problèmes plus graves, et des pollutions sonores plus constantes. Mais pourquoi en ajouter dans les rues ? Les voitures, dont on ne peut pas toujours si facilement se passer et qui, en attendant peut-être une vraie progression des véhicules électriques, sont malheureusement bien audibles, ne suffisent-elles pas ? Faut-il par ailleurs imposer, alors que ce n'est pas indispensable, aux employés concernés cette exposition constante à un bruit fort ?
S’il vous plaît Monsieur Arc de Seine, et Messieurs les syndics, envisageons enfin des solutions alternatives ! Certes, ce n’est pas simple, cela demande d’y réfléchir… mais ce ne doit pas être impossible ? Regardons autour de nous : le site de l'Etat de Genève, qui fait état des nombreuses doléances que provoque le bruit des souffleuses, nous apprend qu’une vingtaine de municipalités les ont interdites en Californie, et c’est aussi ce qu’aurait fait … la Mairie de Paris. Il parait d'ailleurs que des collectivités plus proches de nous auraient également opté pour l'abandon de ces bruyants engins. Il y a bien des arbres dans ces villes ? Comment fait-on ?
A défaut en tous cas de solution parfaite, la loi cadre de décembre 1992 contre le bruit impose un niveau maximal d'émissions sonores à ce type de matériels. Ne serait-il pas utile de vérifier que les appareils utilisés s'y conforment ? Si c'est le cas, d'ailleurs (merci à qui aurait des informations sur le sujet), une action parlementaire pour réviser lesdites normes s'imposerait...
Béatrice Buguet
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