"C’est
pourtant un joli mot, la compassion ? Souffrir avec, être en sympathie,
prendre sa part de la peine, de la douleur ou du mal d’autrui."
Dans
un essai paru l’an dernier chez Grasset, Michel Richard, directeur adjoint de
la rédaction du Point, dénonce la dérive contemporaine d’une République confite
de bons sentiments. Des citoyens traités en patients ou en victimes, des
responsables politiques attentifs à ne laisser échapper, dans les média, aucun
malheur sans témoigner de leur émotion, une République qui "se soucie
désormais moins de la chose publique que de la gestion publique de la chose
privée". Et surtout, car c’est l’essentiel du propos, des responsables
qui substituent l’émotion à l’action. Quand les ministres sont
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