Une anecdote aux couleurs d'été, pour un sujet qui n'a rien d'anecdotique : si, malgré le soleil intermittent, vous avez acheté quelques glaces en cours de promenade, vous avez peut-être remarqué les prix pratiqués désormais par nos sympathiques détaillants : couramment deux euros pour un cornet simple... voire 2,70 €, prix relevé hier dans un grand magasin parisien. Soit, exprimé en francs : entre près de 14 et plus de 18 francs ! En attendant bien sûr les probables augmentations de la rentrée sur les produits de consommation courante, celle, annoncée, des produits laitiers, les vaches étant aujourd'hui en nombre insuffisant aux dires de la Fédération nationale des producteurs de lait (voir le "Canard enchainé" de cette semaine !), ou encore celle du pain, soigneusement préparée par une communication répétée
sur les cours du blé. Les augmentations pratiquées l'an dernier s'expliquaient quant à elles, paraît-il, par la canicule... Mais le climat nettement plus tempéré de cet été n'a pas l'effet inverse.
Si ce sujet vous intéresse, rappelez à votre boulanger que le blé, ou plutôt la farine produite à partir de blé, ne constitue qu'une fraction assez modeste du prix du pain... et que par ailleurs, on n'a jamais vu diminuer le prix du pain quand les cours du blé baissaient ! Mais gardez vous de prendre votre boulanger pour unique cible. Ces augmentations de l'ordre de 50 à 500 % en quelques années (voir notre note du premier juillet) concernent la quasi totalité des produits alimentaires frais, alors que l'inflation est censée être contenue à 1,8%, voire moins les années précédentes... Cherchez l'erreur !
Et bien entendu, le phénomène n'est pas limité à l'alimentation. Exemple de pré-rentrée : si vous êtes resté client(e)de France Télécom, vous verrez sur votre dernière facture que le tarif de l'abonnement mensuel est passé de 15 à 16 euros, soit une augmentation de 6,7%. Arrêtons ici, mais malheureusement vous n'aurez pas de mal à compléter la liste. Il n'y a aucun doute : au prétexte d'une monnaie forte qui "gomme" optiquement les augmentations, des producteurs, commerçants, gestionnaires de services amplifient leurs marges au détriment du pouvoir d'achat des consommateurs.
Béatrice Buguet
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