Dernière minute : note parue sur AGORAVOX
La presse a publié ces derniers jours, à la suite d'une forte communication de l'actuelle municipalité boulonnaise sur l'état critique des finances communales et l'endettement de
la ville, quelques titres choc sur le sujet. Pierre-Christophe
Baguet (UMP), élu maire en mars dernier, a commandé un audit financier à une société
privée (c’est à la mode), et découvre avec atterrement, selon ses déclarations à un
quotidien national, les conclusions du pré-rapport. Etonnement surprenant de sa
part : Pierre-Christophe Baguet, autrefois chef de cabinet d’André Santini,
fut membre du conseil municipal de Boulogne-Billancourt de 1983 à 2001, adjoint
au maire à partir de 1989 et premier adjoint au maire de 1995 à 2001. Or, c’est
tout particulièrement au début des années 90 que se sont nouées les difficultés
financières de la ville. Comme le détaille le rapport de la Chambre régionale des
comptes (CRC) relatif à la gestion 1992-2001, la
SA2B, société d'économie mixte créée par la ville en 1991 sous l’égide de Paul
Graziani, maire RPR de Boulogne-Billancourt après qu'il ait présidé pendant six ans le Conseil
général, fut en effet déclarée en redressement judiciaire en 1994 puis en
liquidation en 1995, contraignant en pratique la ville à apurer le passif. Lourde charge qui a, de plus, été comptabilisée tardivement : selon la CRC, "la
commune aurait dû recourir à un étalement de la charge correspondante dès juin 1994 /.../or, des provisions pour
risques et charges n'ont été enregistrées qu'à compter de 1997".
L'évolution de la dette boulonnaise n'est pas inintéressante pour analyser la situation actuelle :
- l'encours de la dette au 31 décembre était de 166 millions d'euros en 2001, de 131 millions d'euros en 2007
- soit par habitant : 1553 euros par habitant en 2001, 1224 euros par habitant en 2007 (source : MINEFI, comptes principaux des communes).
C'est, avec des évolutions intermédiaires, à partir de 2006 que la dette a sensiblement baissé, suivant d'ailleurs en cela avec deux ou trois ans de retard l'évolution constatée pour des communes comparables et tout en restant au dessus du niveau moyen d'endettement de ces mêmes communes.
La communication, c'est une chose, mais un respect minimal des citoyens pourrait conduire à ne pas jouer avec les réalités quand il s'agit de données publiques de base...
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