Le
Conseil général des Hauts-de-Seine a voté hier la dissolution de la SEM Coopération
92, créée en 1991 par Charles Pasqua. Surnommée par Hélène Constanty "le sulfureux satellite africain", la SEM Coopération 92 associait le Conseil général et diverses entreprises comme Bouygues ou Suez pour des projets de développement en Afrique
et en Asie, avec un budget annuel qui a atteint jusqu’à 5 millions d'euros et avait diminué dans la période récente.
La SEM fut présidée brièvement par Nicolas Sarkozy qui en démissionna rapidement sans pour autant la dissoudre, elle fut ensuite présidée par Jean-Jacques
Guillet, actuel député-maire de Chaville (voir ses déclarations sur la "parfaite transparence des actions de coopération").
L'opposition
(PS, PCF, Verts) critiquait de longue date le fonctionnement de la SEM, notamment
l'absence étonnante des ONG dans les projets et le peu d’informations qui
émanaient de la structure, dont le commissaire aux comptes n'a pas toujours accepté de certifier les comptes et avait fini par les transmettre à la justice. Le parquet de Nanterre a ouvert en juillet 2004 une enquête sur des malversations financières présumées et, selon H. Constanty, en janvier 2008 une information judiciaire contre X pour prise illégale d'intérêts.
Si la dissolution de la SEM 92 est une bonne nouvelle, le sujet reste à suivre : les rapports établis par divers audits n'ont pas à ce jour été rendus publics, alors que l'argent qui a été dépensé était, lui, de l'argent public. Par ailleurs, les deux millions d'euros que le Conseil général a alloué à la coopération en 2008 (4 millions en 2007), sont selon la presse réorientés vers quatre pays : l'Arménie, le Cambodge, Haïti et le Mali ; le site du Conseil général ne fournit pour le moment aucune information sur les motifs qui ont conduit à ces choix, il serait pourtant grand temps en la matière de passer de l'implicite, voire du secret, à l'explicite et au débat démocratique.
Notons que certaines personnalités des Hauts-de-Seine manifestent, dans le même temps, leur attachement à l'Afrique d'une façon très particulière : ainsi Frédéric Lefebvre, député UMP de la Xème circonscription, fut-il hier à l'Assemblée Nationale le seul signataire d'un amendement voulant octroyer des avantages fiscaux - avec effet rétractif - aux particuliers et aux entreprises investissant sur ce continent... La coopération et "l'aide" internationale, un sujet très local dans les Hauts-de-Seine.
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