Démocratie et intercommunalité : rencontre avec Agnès Bauche, élue de Boulogne-Billancourt

Agnès Bauche, élue de la liste « Unis pour Boulogne-Billancourt », s’exprime ici sur le projet de fusion Val de Seine - Arc de Seine et la question de la démocratie dans les intercommunalités :

Bien qu'élue du conseil municipal de Boulogne Billancourt, je n'ai appris que par une indiscrétion dans la presse, le 16 novembre dernier, que notre ville allait entrer dans une communauté d'agglomération fusionnée avec Arc de Seine, qui regroupera donc Boulogne, Issy-les-Moulineaux, Meudon, Chaville, Ville d'Avray, Vanves et  Sèvres, alors que jusqu’ici nous sommes liés avec Sèvres dans une communauté de 130 000 habitants.
Cette décision n'a pas fait l'objet d'une réflexion au conseil municipal, et à la question posée en conseil : "quelles modalités de fonctionnement et de gouvernance?", le maire a répondu que ce "n'était pas là l'important".
Si cette association dans une communauté d'agglomération de 300 000 habitants peut apporter des avantages, et va dans le sens de l'histoire ... vers le "grand Paris", il n'en reste pas moins que le fonctionnement de ces communautés reflète partout un immense déficit de démocratie. Si cela continue, dans 6 ans, nous élirons un conseil municipal fantoche, qui fera les mariages et attribuera quelques places de

crèche, mais qui n'aura aucun pouvoir effectif d'organisation du cadre de vie et de la cité...
Les 36 000 communes de France peuvent naturellement gagner en efficacité à partager
leurs administrations et unir leurs intérêts de voisinage. Mais la gestion de ces communautés d'agglomération ou de communes n'a pas été pensée en terme de démocratie ni de transparence. Alors que les communes, les départements (conseils généraux) les régions, l'Etat sont des entités démocratiques, ces intercommunalités ne sont pas dotées d'une règle du jeu qui laisse place et expression aux oppositions. Il nous faut aussi redouter l'insertion d'une strate administrative supplémentaire éventuellement coûteuse tant en frais de fonctionnement qu'en indemnisations.
La communauté d’agglomération, cette nouvelle entité de gestion locale, est mal connue et peu visible pour ses habitants... en réponse à nos doutes et à nos inquiétudes, il faudrait au moins que les intercommunalités soient dotées d’un cadre démocratique, avec notamment une représentation des oppositions élues. Signez la pétition en ce sens sur www.democratielocale.com, elle sera remise aux parlementaires pour les convaincre de définir ce cadre démocratique opposable. Elle nous concerne tous, quelles que soient nos orientations politiques.

La  démocratie se mérite. Il faut l'exiger. N'oubliez pas que
"le tyran est un démagogue qui a réussi"(Raymond Aron).

Agnès Bauche