Pollution à l'étang d'Ursine !

Si vous avez décidé le week-end dernier d'aller faire un tour du côté de l'étang d'Ursine, vous avez pu, au lieu d'une paisible promenade, voir les pompiers en train de pomper du fuel et d'endiguer au mieux sa propagation. Renseignements pris, et les riverains l'ont sans doute en mémoire, cette grave pollution dans un étang situé sur la commune de Vélizy, n'est pas la première. Lisez ici les informations comme toujours précises et documentées transmises par Katherine Dubourg, présidente de l'association Ursine Nature dont nous publions régulièrement les travaux, convaincus que l'environnement exige attention, professionnalisme et volonté politique.

"L’accident" est survenu samedi 30 septembre 2006 lors du remplissage d’une cuve de fuel chez un particulier de la rue Paul Doumer à Vélizy Bas.

Des 1500 litres de fuel qui se sont alors répandus "dans la nature", 500 litres sont parvenus dans l’étang d’Ursine, via le réseau d’eaux pluviales directement relié au ru d’alimentation de l’étang, déclenchant ainsi une véritable "marée noire" avec les conséquences désastreuses que l’on peut imaginer sur la faune (plus particulièrement l’avifaune) et la flore sauvages.

Cela ne va pas sans rappeler, le triste 31 décembre 1997 où 1000 litres de fuel étaient aussi arrivés dans l’étang, toujours par ce fameux réseau d’eaux pluviales. Là aussi, une erreur de manipulation lors d’une livraison de fuel, le dysfonctionnement du système de sécurité d’une cuve située chez un particulier de la rue morte bouteille, furent à l’origine de "l’accident", "accident" dont l’étang garde encore des traces (fuel toujours présent dans la vase le long des roselières).

A l’étang d’Ursine, les arrivées de pollutions "urbaines" sont, pour ainsi dire, permanentes et provoquent la mort lente mais assurée de tout l’écosystème naturel. Certaines plus visibles que d’autres nécessitent l’intervention des pompiers (mousses brunes, boues noires, peintures, essence, hydrocarbures….). On tente alors de circonscrire la pollution, on pompe, on absorbe….. Des procès verbaux sont établis, des plaintes sont portées, on calme les plus mécontents…., et on oublie jusqu’à la prochaine fois.

Depuis sa création, Ursine Nature ne cesse d’alerter l’ONF (gestionnaire de l’étang) et la Mairie de Vélizy (responsable de la canalisation souterraine).

Mais rien ne bouge ! A croire, qu’on préfère payer les dégâts plutôt que d’anticiper !

Le problème est pourtant simple, il se résume aux 200 m de canalisation souterraine située sous une zone bâtie entre la rue de la Fontaine (au sortir de la forêt) et l’étang. Sur cette canalisation, sont branchés :

- les exutoires des eaux de ruissellement du quartier pavillonnaire situé entre la rue morte bouteille et la rue Paul Doumer. En quelques décennies, ce quartier a beaucoup changé, il est devenu peut-être plus coquet mais il s’est bétonné, augmentant ainsi les surfaces imperméabilisées. Et, les eaux de ruissellement sont comme toutes les eaux de ruissellement urbaines : de plus en plus polluées. Ici, pour tout arranger, ces eaux sont rejetées, sans aucun traitement, dans le milieu naturel aquatique.

- des exécutoires provenant de caves, de parkings souterrains, et même des vide ordures comme ceux, par exemple, d’une résidence d’une cinquantaine d’appartements située rue morte bouteille.

De par leur origine et leur qualité, toutes ces eaux peuvent être assimilées à des « eaux usées », elles véhiculent des résidus organiques, des détergents, des pesticides, des hydrocarbures et autres substances mortifères pour l’environnement naturel de l’étang.

Au fil du temps, ces substances toxiques finissent par s’installer durablement dans la végétation aquatique et induisent des perturbations dangereuses voire irréversibles pour le développement normal et/ou la survie des organismes inféodés au milieu aquatique.

Au printemps 2001, un inventaire scientifique réalisé par le Muséum d’Histoire Naturelle – Ursine Nature et l’ONF Versailles a démontré que l’étang d’Ursine est pourtant un site écologique d’exception, en y recensant près de 30 000 crapauds communs, grenouilles rousses et grenouilles agiles. Ces 3 espèces sont en voie de disparition en Ile de France et sont protégées par la loi.

Nous ne savons dire s’il y a un rapport de cause à effet, mais depuis quelques années (2001 – 2002 – 2003 – 2004 et 2006) on assiste à la mortalité de toutes les nouvelles générations de têtards avant la fin de leur métamorphose. Ceci met en péril la survie de ces 3 espèces rares, à plus ou moins long terme.

Le laxisme des gestionnaires et des élus et le manque de mesures de protection expliquent en grande partie l’état de dégradation du milieu aquatique et l’appauvrissement de la biodiversité D’après la littérature scientifique, on constate qu’il ne reste plus que 8 espèces d’amphibiens en forêt de Meudon alors qu’il y en avait 14 au début du 20ème siècle !

Le 8 décembre 2005, Ursine Nature envoyait encore un courrier au Maire de Vélizy pour lui rappeler que les eaux polluées rejetées le long de la zone pavillonnaire empoisonnaient l’étang d’Ursine !

La pollution du 30 septembre aurait pu être évitée !

Regrettant de n’avoir pu être entendue et estimant qu’il est grand temps d’arrêter le « massacre », URSINE NATURE a décidé de porter plainte contre X avec constitution de partie civile, au titre de l’art. 22 de la loi sur l’eau – de l’art. L432.2 du code de l’Environnement pour pollution des cours d’eau et de l’art. L216-6 du Code de l’Environnement pour pollution de l’eau et pour grave préjudice environnemental subi par la flore et la faune sauvages.

Katherine Dubourg

Comments

[Rédigé par : Béatrice Buguet]

Vous pouvez acheter, à la journée ou à l'année, un permis notamment au restaurant "Chez Dominique", voisin de l'étang.

[Rédigé par : dom]

bonjour,

merci de me dire quel permis il faut pour pêcher à l'étang des ursines?

cordialement

dom