Alors que se terminent les travaux du nouveau gymnase dont la toiture est végétalisée, Katherine Dubourg, ancienne présidente d'Ursine Nature, écrit à propos de cette technique encore méconnue en France :
Je trouve qu'on ne parle pas assez
des toitures végétalisées, alors que cette solution déjà mise en œuvre dans
plusieurs pays d'Europe comporte de nombreux avantages dont certains d'ailleurs
sont d'utilité publique. Voici peut-être
une des solutions qui permettrait aux municipalités et aux
particuliers de
diminuer substantiellement leur facture énergétique, d'améliorer le cadre de
vie de chacun, tout en protégeant et
favorisant la biodiversité mise à mal par
le développement urbain.
1/ Isolation thermique
On a constaté que la température en zone urbaine est de 2 à
8°C supérieure à celle relevée en zone rurale. Rien d'étonnant puisque la
minéralisation des surfaces, le béton, l'asphalte des rues absorbent les
rayonnements solaires et les restituent sous forme de chaleur. Une étude du
Ministère Canadien de l'Environnement montre qu'une membrane de toiture urbaine
exposée au soleil peut atteindre une température de surface de 65 °C, alors que
la même membrane recouverte de végétaux demeure à une température de 15 à 20°C.
Cette même étude indique que la présence de toitures végétalisées sur seulement 6 % des toits d'une ville ferait descendre la température d'environ 1,5°C, ce qui permettrait d'économiser près de 5% des coûts de climatisation et de chauffage de cette ville. (Une toiture couverte de végétaux réduit aussi sensiblement les pertes de chaleur en hiver.)
2/ Impact positif sur la santé
La végétation produit de l'oxygène et filtre de nombreux
polluants atmosphériques comme l'oxyde d'azote
ou le dioxyde de soufre. En
outre, l'évapotranspiration engendrée par des toits végétalisés élève
l'humidité de l'air et favorise la
formation de rosée indispensable à la fixation des poussières et des pollens en
suspension dans l'air. Les particules de plomb, de matières organiques de
faible densité se fixent dans le substrat et nourrissent les bactéries, les
insectes et toutes les plantes qui s'y développent.
3/ Impact sur le bruit
La terre étant un des meilleurs isolants acoustiques, on
constate qu'un substrat de 12 cm d'épaisseur réduit les bruits aériens de près
de 40 db.
C'est loin d'être négligeable !
4/ Régulation des eaux pluviales
Telle une éponge, une toiture végétalisée absorbe 30 à 50 %
de l'eau de pluie qui y tombe. Une partie est
utilisée par les plantes et une
autre évacuée par les canalisations avec un retard favorisant un meilleur
écoulement. Quelle meilleure lutte " naturelle "contre les effets
néfastes de l'imperméabilisation à outrance des sols urbains, de leur lessivage
lors des fortes pluies et de la pollution des eaux de ruissellement qui
déferlent dans les étangs forestiers, les rivières et les fleuves (avec
l'impact qu'on connaît sur la biodiversité). Quelle meilleure lutte contre la
saturation des réseaux d'assainissement toujours trop petits et des stations
d'épuration qui n'en finissent pas d'épurer ?
Encore des économies pour les municipalités et les
particuliers !
5/ Impact sur la biodiversité
En végétalisant les toitures, on récupère une partie d'un
espace (bêtement) perdu et on le transforme en espace de nature (sauvage ou
non). Ainsi il devient possible de reconstituer de véritables maillages ou
corridors écologiques dont on parle tant. Ceci fixerait une petite faune qui
trouverait ainsi le gîte et le couvert. Cette continuité de végétation
autoriserait les indispensables flux et échanges des gènes animaux et végétaux
nécessaires à la survie de ces espèces.
est-il possible de connaître le surcout de cette technique, de même qu'en est-il de la longévité des plantes. Merci et compliments pour cette très riche information.
Rédigé par : dumas marcel | 18 janvier 2008 à 00:47
est-il possible de connaître le surcôut de cette technique, ainsi que la longévité des plantes...? Merci et compliment pour cette très riche information.
Rédigé par : dumas marcel | 18 janvier 2008 à 00:44
Merci à Katherine Dubourg de nous apporter ces compléments d'info précis et clairs.
J'espère que cette technique se développera sur les toitures dont il n'est pas besoin de reccueillir l'eau pour l'utiliser à l'arrosage d'espaces verts et au nettoyage de voiries privées ou de poubelles.
Que de progrès à faire à Chaville et partout en France.
Roseline Paugois.
Rédigé par : roseline Paugois | 07 décembre 2007 à 17:52