Y aura-t-il beaucoup de monde aujourd'hui devant les stèles pour la célébration
de l'appel du 18 juin ? Cette commémoration a du sens. Bien sûr,
1940 c'est lointain, bien sûr nous ne sommes pas en guerre, et il ne
s’agit certainement pas de se confiner dans des enjeux nationalistes. L’appel du 18
juin, assez peu entendu le jour même, a été celui d’un homme qui n’a pas
accepté ce qui lui est apparu inacceptable : en l'occurrence, la France inclinée face au
fascisme, ayant trop peu combattu et ayant renoncé à combattre. Ce fut aussi
l’appel d’un homme seul contre ce qui paraissait
l’évidence : l’écrasement par les armes. Le général De Gaulle leur a opposé l’efficacité d’une conviction, portée par des valeurs et par un engagement total.
Non, ce n’est pas d’un jeu d'appareil qu’il se souciait ce jour là. Pour agir, De Gaulle n’avait pas commandé ni lu de sondages. Cette force debout manque-t-elle aujourd’hui d’actualité ? L’inacceptable est-il, à des degrés divers, absent des enjeux qui sont les nôtres ? Chacun répondra.
Mais sans qu’il soit, car nous avons cette chance, besoin d’héroïsme quotidien, il n’est de réel esprit politique sans cette capacité au moins sous-jacente à la décision sans faille. La commémoration du 18 juin est l’occasion d’un vrai moment de citoyenneté : une réflexion partagée.
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