Parmi les points non inscrits à l'ordre du jour du conseil municipal il y a deux jours, après l'emprunt de cinq millions d'euros et sa destination inconnue, un sujet beaucoup moins massif pour les finances communales mais important d'une autre façon : la mairie a réuni hier soir les associations afin d'organiser sous l'égide de l'HAMAP une aide sous diverses formes à Haïti.
Selon le site de la ville, c'est le maire qui a "souhaité mandater" l'HAMAP. Selon le site de l'HAMAP, c'est bien une campagne de la ville de Chaville.
Donc, le maire de Chaville décidant d'engager la ville dans une telle opération le fait le lendemain d'un conseil municipal, sans même avoir inscrit à l'ordre du jour de celui-ci un point d'information. L'engagement concerne en premier lieu les
associations, mais aussi la ville qui selon les annonces faites hier va mettre à disposition des moyens publics en mairie. La réunion s'est déroulée en présence d'une représentante de l'ambassade d'Haïti.
Pourquoi le Conseil municipal n'a-il pas été au moins informé de la décision de principe, ni de ses modalités ? En plus de l'élémentaire transparence, une telle décision engage globalement la ville et gagne toujours à être au moins débattue, voire délibérée collectivement. La mise à disposition de locaux et de moyens matériels au sein même de la mairie concerne le conseil municipal. L'engagement moral de la collectivité encore davantage, s'il s'agit d'un engagement de fond et non d'un affichage personnel. Et pour l'efficacité même d'un tel engagement, l'apport collectif est indispensable. En l'occurrence, les modalités retenues par le maire seul interrogent.
Pourquoi le maire a-t-il choisi l'HAMAP comme "mandataire" ? L'HAMAP est une association impliquée dans l'aide au développement mais marginalement à son objet principal, qui est la lutte contre les bombes anti-personnel. D'autres ONG spécialisées dans l'aide d'urgence, comme Médecins sans frontières ou Médecins du monde (écoutez le reportage audio en suivant ce lien), sont présentes sur place.
Pourquoi cette action sous la seule bannière de Chaville (cf l'article cité sur le site de l'HAMAP), alors que parmi les villes françaises engagées dans des partenariats avec des villes haïtiennes et donc susceptibles d'être rapidement efficaces dans le circuit de l'aide, figure une commune voisine, celle de Suresnes ?
On sait qu'à la suite des catastrophes, l'une des difficultés de l'aide est, en amont et sur place, la coordination de la collecte et de la distribution des secours. Pour l'efficacité de l'aide à Haîti que chacun appelle de ses voeux, souhaitons que ceux qui s'impliquent par ailleurs le fassent de façon moins étrangement initiée.
Cela dépend s'il s'agit d'organiser une aide efficace ou d'un concours de médailles... Certains membres de l'opposition sont par ailleurs membres bienfaiteurs de l'HAMAP, organisation très utile dans la lutte extrêmement nécessaire contre les mines anti-personnel.
Mais cela ne dispense pas le maire d'un minimum de démocratie locale ("Tout se fera dans la transparence", annonçait M. Guillet il y a quelques mois dans une Lettre aux Chavillois"), ni, s'il souhaite impulser une action de la ville en faveur d'Haîti, de le faire non pas en affichage personnel mais dans une recherche d'action portée par tous.
Rédigé par : Béatrice Buguet | 27 septembre 2008 à 09:03
pour information:
Chaville est membre d'honneur de l'HAMAP c'est peut être pour cela que le Maire à décidé sans concertation, ni mentionné à l'ordre du jour du Conseil Municipal?
Rédigé par : poidevin | 27 septembre 2008 à 08:46