La semaine dernière, le maire de Neuilly a écrit au préfet des Hauts-de-Seine pour demander la saisie d'une commission nationale placée auprès du ministère du Logement : il souhaite faire "ajuster" l'objectif de construction de logements sociaux sur "les possibilités réelles de la ville et tenir compte des contraintes". En clair, il demande à ce que la loi ne soit pas appliquée à Neuilly, ou alors dans très longtemps... Il est vrai que le foncier disponible est rare dans cette commune comme dans d'autres. Pas assez rare cependant pour empêcher la construction de programmes neufs de luxe : voir par exemple la promotion récente d'un programme de "logements spacieux, du studio au cinq pièces duplex" qui sera livré en 2009... Quant à l'Etat, lui-même propriétaire sur cette commune du terrain de
l'ancienne école des douanes, il ne l'a pas davantage destiné au développement du logement social. Par accord avec la mairie, le terrain a été cédé en 2005 à... un promoteur privé pour y faire ériger un nouvel
hôtel des finances ainsi qu'un programme de logements de grand standing ("prestations raffinées" et "sécurité très complète" garanties). Pas de trace de logement social.
On savait depuis les déclarations de Jean Sarkozy que Neuilly risque d'être "injustement discriminée". On sait de plus fraîche date que la
pénalité dûe par la ville au titre de sa carence en logements sociaux a été
ramenée de près de trois millions d'euros à 123 032 euros (23 fois moins),
malgré un déficit de près de 400 logements sur la période 2005-2007 pour
atteindre les objectifs convenus avec l'Etat : qui ne constituent
eux-mêmes qu'une étape, bien en deçà de la norme légale. On ne sait pas encore
comment l’Etat accueillera cette nouvelle demande d’exception. Prenez les paris !
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