Dans le Val de Seine, après la destruction de Renault, subsiste un seul témoignage de ce qui fut la richesse industrielle du site : l'usine Gaupillat, route de Vaugirard à Meudon, en face de l'Ile Seguin. L'entreprise Gaupillat dans ses activités successives fut le coeur de vie, aux XIXème et XXème siècles, de nombreuses générations
d'industriels et d'ouvriers dans le Bas-Meudon. Menacée elle aussi de
destruction, elle fait fort heureusement depuis 2004 l'objet d'un projet de réhabilitation qui est aussi le projet d'un lieu de vie pour ce quartier - lequel en a grandement besoin.
Exploitant les potentialités de la façade en bord de Seine comme l'espace disponible dans sa profondeur, le projet s'articule en un pôle d’animations culturelles, artistiques et sociales comprenant aussi un restaurant
panoramique en terrasse. Porté par l'association "La Fabrique" (ici Antoine Monnet, son président), par des partenaires qualifiés et des
riverains de plus en plus nombreux, Il prévoit de transformer les toits-terrasses en jardins et de relier par une passerelle les parties front de Seine et arrière (cliquer pour l'agrandir sur la photo de la maquette), afin que le nouveau jardin public bénéficie de la vue la plus large. Il est peu de doute qu'une réhabilitation ainsi conduite constituerait une plus-value essentielle pour les habitants du quartier et bien au-delà. Mais aussi, un atout essentiel pour la ville, qui a tout intérêt à renforcer sa qualité de vie si elle veut commercialiser les 45000 m2 de bureaux construits sur les ex terrains Renault... La municipalité, pourtant, hésite encore. Envisageant froidement, il y a quelques années, de raser le bâtiment, elle a admis lors d'une consultation d'urbanisme il y a deux ans les demandes du commissaire enquêteur, qui refusait la destruction de la façade et de la cheminée. L'ampleur de la réhabilitation, comme l'utilisation du lieu, semblent cependant encore en question, de même que le nombre de "sheds" (toiture à "redents" avec versants vitrés) qui seront préservés.
Loin de la brutalité des années 60 qui détruisait des témoignages riches du passé et parfois des quartiers entiers, hérissait le tissu urbain de barres et le zébrait de rocades, beaucoup de villes et plus largement de décideurs ont aujourd'hui compris tout l'intérêt de la préservation du patrimoine et de son insertion dans des fonctionnalités nouvelles, porteuses elles-mêmes de vie collective et de lien. Travaillons pour qu'il en soit ainsi à Meudon : si vous voulez prendre part à ce projet, n'hésitez pas à contacter l'association La Fabrique qui continue à s'y investir... Et terminons cette note par un coup de chapeau à la firme Gemalto qui, lors du ces journées du patrimoine, a co-porté et accueilli l'exposition Gaupillat.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.