Le
nouveau maire de Chaville, qui depuis l’élection municipale a pour l’essentiel
annoncé le gel de différents projets, pour finalement en reprendre de très
importants (construction du nouveau groupe scolaire) sans modification, sort de
sa torpeur : il a fait faire... un audit. Et organisé sur cette base un
conseil municipal dit "extraordinaire".
En
fait, pour quelques dizaines de milliers d’euros, les Chavillois présents hier
soir au Conseil municipal ont eu droit à un cours de finances publiques. Rappel
par le consultant KPMG des contraintes de gestion, définitions techniques tout droit sorties des
manuels (capacité d’autofinancement, soldes intermédiaires de gestion, etc.) et
même quelques considérations sur la tendance de l’Etat à "rogner sur les
dotations des collectivités" (sic). M. Guillet, qui cumule son mandat de maire
avec celui de parlementaire, ne manquera certainement pas d’interpeller le gouvernement sur ce sujet important à l'Assemblée ?
Le cabinet KPMG, par ailleurs employé par Arc de Seine
et les
jugements d’opportunité sur tel ou tel type de politique publique. Sans oublier
quelques particularités comptables : ainsi, selon KPMG, "la ville a assuré le
financement de ses investissements essentiellement par les emprunts (59%) et
les recettes définitives d’investissement (51%)". Selon KPMG, l’ancienne
municipalité aurait donc assuré le financement de ses investissements à …110%. Très
fort !
Sur le fond, l'audit, même sous forme de synthèse, est positif sur des points essentiels, contrairement à ce qu'en laissent penser les extraits choisis publiés dans le Chaville Magazine - journal qui semble d'ailleurs se transformer en tribune politique. Il est négatif sur des points qui relèvent plus de choix politiques que de finances publiques, et les commentaires faits ont souvent mélangé allègrement les deux registres, ainsi que la gestion des différentes équipes. Ont ainsi été évoqués "des investissements
soit inutiles soit générateurs de frais de fonctionnement " - le budget chavillois en souffre effectivement, l'exemple massif en est l'Atrium, qui coûte à la ville quelque un million d'euros par an et fut construit juste avant les deux municipalités divers gauche. Un exemple plus récent de confusion chronologique : selon l'audit version synthétique, la répartition du résultat 2007 entre investissement et fonctionnement a été mal faite et a privé la ville de marges de manoeuvres ; mais contrairement à ce qu'écrit l'auditeur, mal renseigné, c'est par la nouvelle équipe qu'a été opérée cette répartition, en 2008.
Bref, pour un minimum de clarté, il est indispensable que cet audit, financé sur fonds publics, soit mis à la disposition du public. Rappelons que c'est le cas des rapports de la Chambre régionale des comptes. Ceux-ci, il est vrai, sont rédigés avec des méthodes plus assurées et le sérieux que garantit une procédure contradictoire...
Demandons à nos élus le respect minimal qui consiste à nous donner accès à des documents complets et non à des morceaux choisis. Demandons leur aussi un peu plus de sérieux : le budget voté en décembre 2007 pour 2008 était, comme tout budget, critiquable, mais la majorité de ses postes ont été adoptés sans votre "contre" de l'opposition de l'époque qui avait choisi de s'abstenir. Elle ne peut donc pas "découvrir" aujourd'hui que ledit budget aurait été abominable ? Le respect dû à la population exigerait de ne pas confondre le conseil municipal avec un match de catch.
Au delà, il serait normal, avant tout conseil municipal, que soit mis à la disposition du public un court dossier présentant les principaux points. Cela permettrait aux citoyens de mieux suivre l'enjeu des débats et serait aussi une garantie de sérieux des documents produits.
Sur le fond, le sujet véritablement intéressant de ce conseil concerne l'avenir, sur lequel
on peut s'interroger en entendant l'une des adjointes du maire affirmer
que les possibilités financières auraient été "dilapidées dans l'accroissement des services à la population" (sic)... A suivre attentivement au moment de la présentation du budget 2009.
"Au delà, il serait normal, avant tout conseil municipal, que soit mis à la disposition du public un court dossier présentant les principaux points. Cela permettrait aux citoyens de mieux suivre l'enjeu des débats et serait aussi une garantie de sérieux des documents produits."
A Ville d'Avray lorsque sont débattues des questions relatives aux finances, le maire adjoint présente un document power point. Le public dispose de l'ensemble des slides pour pouvoir suivre. Ajoutons à cela que l'ordre du jour est également mis à disposition du public, ce dernier ayant la possibilité de demander que lui soit envoyé le compte rendu du Conseil Municipal. Certes, l'envoi se fait tard(pour un Conseil en avril, j'ai reçu le compte rendu au mois d'octobre...) mais au moins il se fait et franchement, ça n'a pas l'air compliqué! Qu'en pensez vous Monsieur le Député Maire?
Rédigé par : Alexis GIRSZONAS | 10 décembre 2008 à 18:53