Démocratie92

92 : Patrick Devedjian communique sur les chiffres du logement social 2005-2007

On ne sait si l'on doit qualifier cette annonce du ministre de la relance et président du Conseil général des Hauts-de-Seine "d'information 92 de la semaine", malgré l'importance du sujet : Patrick Devedjian a en effet choisi de communiquer ce vendredi sur les données départementales de construction de logement social... pour la période 2005-2007, connues de longue date. Il a lancé (relancé ?) une dépêche AFP indiquant que "les Hauts-de-Seine tiennent leur engagement en matière de logement social". Mais c'est mi-2008, il y a plus de six mois, que les services du ministère de l'équipement avaient mis les données 2005-2007 en ligne. Et quid des engagements tenus ou non ?
Une présentation globalisée n'a pas beaucoup de sens. Sur les 36 communes que compte notre département, 21 respectent le pourcentage minimal de 20% de logement social fixé par la loi SRU, 15 ne l'atteignent pas et en sont souvent très loin. Parmi ces 15 communes, cinq n'ont pas non plus respecté pour la période 2005-2007 leurs engagements de construction contractés vis-à-vis de l'Etat (engagements le plus souvent très modérés et qui ne permettront qu'à moyen-long terme, et à condition bien entendu d'être respectés, de rejoindre le seuil légal). Il s'agit de La Garenne-Colombes, Marnes-la-Coquette (pour un nombre très réduit de logements), Neuilly-sur-Seine, Sceaux et Vaucresson. Nous avions dès septembre croisé les données de construction

L'information 92 de la semaine : Asnières, approche croisée

30 janvier dernière minute : le Parquet de Nanterre a requis contre Manuel Aeschlimann, ancien maire d'Asnières et actuel député des Hauts-de-Seine, un an de prison avec sursis, une peine d'inéligibilité pour favoritisme dans l'attribution d'un marché public et  20 000 euros d'amende , contre Franz Taittinger, ancien maire d'Asnières, huit mois de prison avec sursis et 10 000 € d’amende, contre Fabienne Van Aal six mois de sursis et 5 000 € d’amende. Jugement  le 13 mars.

"Le Point" a consacré cette semaine sa rubrique "la ville au banc d'essai" à Asnières-sur-Seine. Un article bienvenu puisqu'il tente sur différents sujets une approche croisée des points de vue de l'ancienne et de la nouvelle équipe municipale. Une approche qui dit finalement peu de choses, bien sûr, de cette ville de plus de 83000 habitants au dernier recensement, mais aborde quelques sujets d'actualité ou de fond. On y apprend avec une surprise relative que l'ancien maire, Manuel Aeschlimann, ne voit pas l'intérêt de la constitution en cours d'une structure intercommunale. N'est pas évoqué en revanche un sujet qui
devrait pourtant propulser Asnières très prochainement dans l'actualité : le procès, ces 29 et 30 janvier devant la XVème Chambre du tribunal de grande instance de Nanterre, de quatre prévenus poursuivis pour, selon les cas, "favoritisme et / ou complicité de favoritisme dans l'attribution d'un marché public" : Frantz Taittinger, ancien député et ancien maire RPR d'Asnières, Manuel Aeschlimann, ancien maire d'Asnières et actuel

L'information 92 de la semaine : la justice au ralenti dans les Hauts-de-Seine

L'information 92 de la semaine est sans conteste fournie par Le Canard Enchaîné qui attire l'attention sur diverses enquêtes judiciaires en cours dans le département... depuis fort longtemps. Selon l'hebdomadaire, seraient ainsi à l'arrêt, parmi d'autres investigations, une enquête portant sur une dizaine de millions de fausses factures d'informatique et une autre sur la double comptabilité relative à la construction de collèges...
Si vous voulez vous remettre en mémoire d'autres affaires altoséquanaises du même type, souvent  débusquées de même par "Le Canard" et tout aussi paralysées, relisez par ailleurs le chapitre "Balkaland" de l'ouvrage documenté publié par Hélène Constanty et Pierre-Yves Lautrou, intitulé "9-2, le clan du Président".
Il est plus qu'inquiétant de constater ce type de redondances. Le département des Hauts-de-Seine, que le président du Conseil général avait promis de nettoyer comme "les écuries d'Augias", et qu'une députée gaulliste estimait ignoré de la justice, engage comme tout territoire la responsabilité des décideurs publics. Plus encore sans doute que d'autres territoires, puisque nombre de responsables locaux y sont aussi ministres. Ni la République ni la démocratie ne s'accomodent du non-droit. L'honneur de l'une et de l'autre serait qu'à court terme, la presse puisse se faire l'écho, quels que soient les positionnements et les amitiés, d'une transparence réinstaurée.

L'information 92 de la semaine : quels financements d'Etat pour quels projets locaux ?

L'édition locale de "20 minutes" relate cette semaine le succès mitigé du Premier ministre détaillant, dans une visite des ateliers de maintenance du RER A à Rueil-Malmaison, le "financement de 450 millions d'euros" annoncé au bénéfice de la RATP dans le cadre du plan de relance gouvernemental. Les réactions négatives ont une explication simple : en réalité, la dotation s'élèvera non pas à 450 millions d'euros, mais au tiers de cette somme, les 300 millions restant devant être trouvés par la RATP elle-même, et par les collectivités locales...

Pourquoi cette dotation très en retrait par rapport à l'annonce globale qui en avait été faite ? Ce alors que des millions d'utilisateurs, dans les Hauts-de-Seine et dans les autres départements franciliens, attendent notamment la rénovation et l'extension des capacités du RER A ? L'argent public et en particulier les budgets d'Etat sont rares ; mais il s'agit surtout d'une question de priorités puisque, pour son projet extrêmement coûteux de couverture de la RN 13 au seul bénéfice des habitants de Neuilly, Jean Sarkozy a par ailleurs obtenu l'ouverture du dossier par l'Etat ; un dossier qui ne pourra se réaliser qu'en y consacrant quelque un million d'euros, soit six fois la dotation d'Etat dans le cadre du plan de relance au bénéfice de tous les investissements RATP...

L'information 92 de la semaine : voeux

Selon "Le Figaro", au moment où de nombreuses collectivités ont choisi d'annuler l'habituelle cérémonie de voeux pour économiser l'argent des contribuables, Patrick Devedjian au Conseil général des Hauts-de-Seine décide pour sa part de la maintenir pour "lutter contre la sinistrose". C'est sûr, les habitants du département ont toutes les chances de se sentir beaucoup mieux si le Conseil général fait comme chaque année, dans une soirée fastueuse, couler le champagne à flots ?

D'ailleurs, les habitants du département se sentent généralement très bien. Ceux qui, ont ne sait pourquoi, seraient un peu moins optimistes n'ont qu'à penser aux exceptionnelles facultés d'écoute de certains de leurs élus pour retrouver instantanément l'espoir - en témoigne parmi d'autres le dossier de la RD7 : Patrick Devedjian vient de s'auto-interviewer sur le site du Conseil général pour faire savoir, avant même le dépouillement de la concertation 

L'information 92 de la semaine : du clair-obscur au clair non éclairé

L'information 92 de la semaine ? Si on pense à celle qui fait le plus de bruit médiatique, il s'agit de l'article du Point selon lequel la Garde des Sceaux tairait des informations sur la gestion du département. On sait que Rachida Dati fut directrice générale adjointe en charge des marchés publics, des affaires juridiques et des affaires foncières et immobilières au conseil général des Hauts-de-Seine, de 2004 à 2005.
Quoi que sache ou ne sache pas Mme Dati, il devient lassant d'entendre parler d'affaires relevant de la justice dans les Hauts-de-Seine sans qu'elles donnent généralement lieu à éclaircissement et jugement. Il y a quelques mois, Patrick Devedjian, président du Conseil général, promettait de "nettoyer les écuries d'Augias". Avez-vous, depuis, vu un quelconque effet de cette déclaration pourtant martiale ? De Florence d'Harcourt, députée gaulliste des Hauts-de-Seine de 1978 à 1988, qui écrivait dans "La loi du Clan" à propos du 92 :  "On se demande comment ce grand département a pu si longtemps être ignoré de la justice", à Hélène Constanty

L'information 92 la plus discrète de la semaine : une nappe d'hydrocarbures sur la Seine

Une dépêche AFP du 4 décembre, relayée sans commentaires par Le Figaro et plus brièvement encore, dans son l'édition du 5 décembre, par Le Parisien : une fuite d'hydrocarbures a provoqué jeudi matin le déversement sur le Seine d'une nappe polluante à la hauteur de Puteaux et jusqu'au pont de Courbevoie. Nappe de deux kilomètres de long sur 20 mètres de large, selon les deux organes de presse.  Le site de la préfecture ne fournit aucune information. La presse reste floue. Heureusement, le Figaro est optimiste : "Selon une source policière (sic), la nappe devrait se résorber d'elle-même". Finalement, on ne sait rien, mais tout va bien ? Et après tout, le déversement d'hydrocarbures dans la Seine, ça ne doit pas vraiment mériter d'informations précises ?

Presse 92 : aux abonnés absents pour la troisième réunion publique de concertation RD7

Plus de 100 personnes hors organisateurs, des interventions multiples, un débat actif et pour la première fois une présentation concrète des projets : la réunion publique organisée cette semaine à Meudon par le collectif RD 7 fut un vrai succès. Plusieurs élus meudonnais étaient présents, et surtout, après les deux réunions du Conseil général qui étonnamment avaient fait l'impasse sur les caractéristiques des différentes options, les participants ont enfin pu en prendre connaissance documents à l'appui. Ce qui permet hélas de vérifier entre autres l'inexactitude d'affirmations majeures du Conseil général sur son option préférée, la construction d'une quatre voies coupant les villes riveraines de la Seine : non, cartes et coupes à l'appui ce ne sont pas 14 hectares d'espaces verts et 7 hectares de voirie, mais une proportion exactement inverse : 14 hectares de voirie pour 7 hectares résiduels d'espaces verts, des berges amputées. Comment une collectivité publique peut-elle à ce point désinformer sur un projet d'aménagement ? 

Il est d'autant plus dommage que, malgré une bonne médiatisation préalable, la presse n'ait en rien couvert la réunion du 26 novembre. En même temps, les lecteurs du Parisien ont pu tout apprendre, par exemple, sur des sujets majeurs : les préparatifs du marché de Noël à La Défense (26/11), le cimetière des chiens à Asnières (27/11)... Lors de la  rencontre pour la défense d'une presse libre organisée ce 24 novembre au théâtre de la Colline, Mediapart et Reporters sans frontières ont souligné notamment le droit du public à connaître les faits. A méditer.

L'information 92 de la semaine : mémoires de Charles Pasqua

Une information mi-presse mi-librairie, la sortie ce jeudi des mémoires de Charles Pasqua, tome 2. On renverra sans conviction à l'article du Point, comme ses confrères plutôt complaisant. A vrai dire, le titre "La mémoire courte de Charles Pasqua", adopté il y a quelques années par le Nouvel Observateur à propos du premier volume, paraîtrait plus adéquat : pas de  révélations majeures en effet dans cet ouvrage, même s'il donne une couleur particulière aux "années Chirac" ; difficile de croire que l'ouvrage résume vraiment "ce que sait" l'ancien ministre. Pas de révélations non plus sur les Hauts-de-Seine, dont il fut cependant pendant l'essentiel de la période traitée (1988-1995) sénateur et président du Conseil général. Une lecture dans l'ensemble pas déplaisante dans le ton familier et gouailleur qu'est toujours celui de Charles Pasqua (dommage que l'ouvrage ne restitue pas l'accent), mais qui fournit un témoignage très arrangé en tous cas dès qu'il se met en scène lui-même... Quelques éléments pourtant devraient constituer

Presse, l'information 92 de la semaine : Jean Sarkozy a obtenu de l'Etat l'étude du dossier RN13

Dans Le Monde et d'autres titres de presse cette semaine, la mise en place par le nouveau préfet de région d'une commission chargée du dossier RN 13.
On sait que Jean Sarkozy exige personnellement la couverture d'un tronçon de cette voie à Neuilly. Les particularités du site et notamment la présence du métro en rendent le coût pharaonique ? Peu importe puisqu'il s'agit de Neuilly... Voir ICI et sur d'autres notes en lien quelques ordres de grandeur de coût pour des travaux très considérables et beaucoup moins onéreux - dont beaucoup ne seront évidemment pas réalisés si des sommes colossales sont investies sur un tronçon de la RN 13. Aujourd'hui, l'Etat prend pourtant au sérieux cette demande. Dans ces conditions, la remise massive de pénalités SRU consentie par la Préfecture des Hauts-de-Seine à cette même ville de Neuilly paraît presque anecdotique...