Les députés ont adopté mi-octobre un amendement au projet de loi d’orientation agricole interdisant la commercialisation des sacs et emballages plastiques non biodégradables à l'horizon 2010, remis en cause ces derniers jours par le Sénat. Ils cherchaient notamment à trouver de nouveaux débouchés aux agriculteurs, car les sacs biodégradables sont fabriqués pour moitié avec un plastique biodégradable et pour moitié en amidon de maïs. A l'avenir, pourraient être utilisées d'autres matières végétales comme la pomme de terre, le chanvre ou la tomate ; ce qui serait bien mieux car le maïs est trop gourmand en eau, comme l’a souligné Florence Couraud, directrice de l’association " Centre national indépendant d'information sur les déchets ".
Une étude de l'agence pour l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) en septembre 2005 conclut que parmi les sacs jetables, l'emploi des sacs biodégradables doit être fortement encouragé. Mais elle souligne fondamentalement la supériorité écrasante, en termes de consommation d'énergie et d'impact environnemental, du cabas réutilisable devant tous les sacs jetables (plastique, papier ou biodégradables). En clair, mieux vaut un sac biodégrable qu’un sac plastique non biodégradable, mais le mieux, pour ce qui est des supermarchés, serait d'y bannir les sacs à usage unique…
Un sac non biodégradable à usage unique est utilisé en moyenne 20 minutes, puis incinéré ou dispersé dans la nature où il lui faudra jusqu'à 400 ans pour disparaître. Ces sacs représentent une pollution qui n’est pas seulement visuelle ; dans les océans, ils étouffent les animaux marins. Ils sont partout, dans les champs, en forêt, en montagne, en mer ou sur le littoral. D'après l'Ifremer, 122 millions de sacs plastiques dégradent nos 5 000 kilomètres de côtes.
La bataille pour les réduire marque des points puisque les quantités de sacs plastique distribués en caisse diminuent. Mais elles restent très élevées : selon le ministère de l'Ecologie, 12 milliards d'unités en 2004 !
Le sac plastique pollue beaucoup parce qu’il est particulièrement volatile. En poids, il ne représente pourtant que 2 kg par an et par personne, à comparer avec les 360 kg de la poubelle de chaque Français. Il faut, plus largement, envisager le problème des emballages plastique. Certains députés préconisent aussi leur remplacement par des matériaux biodégradables, perspective qui suscite de fortes résistances de la filière du plastique…
Béatrice Buguet
Durée estimée de biodégradation de certains déchets (source : Agence régionale de l’environnement de Haute Normandie) :
- mouchoirs en papier : 3 mois
- mégots de cigarette : 1 à 2 ans
- huile de vidange : 5 à 10 ans
- sacs en plastique : 100 à 400 ans
- canettes en aluminium : 200 à 500 ans
- bouteilles plastique : 10 à 1000 ans
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