Le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (SEDIF) fait tellement parler de lui qu’on finirait par le prendre pour l’opérateur unique en Ile-de-France – conformément au nom extensif qu’il s’est donné. Or il n’en est rien, même dans les Hauts-de-Seine le SEDIF n’est pas le seul intervenant : trois opérateurs se partagent le territoire.
Au nord et jusqu'au centre du département, les communes d'Asnières, Bois-Colombes, Colombes, Courbevoie, Gennevilliers, La Garenne Colombes, Nanterre, Suresnes, Villeneuve-la-Garenne et plus récemment Rueil ont formé, pour la compétence eau potable, le Syndicat de la presqu'île de Gennevilliers (SEPG). Les quatre communes de Clichy, Levallois, Neuilly et Puteaux adhèrent quant à elles au SEDIF, comme 17 autres communes depuis le centre jusqu'au sud des Hauts-de-Seine. Enfin, les cinq communes de Garches, Marnes-la-Coquette, Saint-Cloud, Vaucresson et Ville d'Avray sont
membres du Syndicat mixte pour la gestion du service des eaux de Versailles et Saint Cloud (SEVESC), qui assure aussi pour quinze communes des Yvelines le service de production et de distribution d’eau potable.
Un partage du territoire peu médiatisé : aucune trace, par exemple, de cette carte sur le site du Conseil général ou sur celui des communautés d'agglomération... Quatre des cinq communautés d'agglomération sont pourtant investies de la compétence traitement, adduction et distribution de l'eau. Il est amusant de noter que la seule qui fait exception est... Arc de Seine, présidée par André Santini, par ailleurs président du SEDIF. Au sein d'Arc de Seine, quatre des cinq communes membres adhèrent au SEDIF, tandis que Ville d'Avray préfère le SEVESC... Une preuve en tous cas que, contrairement à ce que est parfois affirmé un peu hâtivement, des alternatives au SEDIF existent !
Mais pourquoi ne pas envisager un peu de mutualisation ? C'est la proposition de Que Choisir qui souligne les capacités très excédentaires de production d'eau en Ile-de-France et le renchérissement du prix de l'eau qui en découle. Dans son avis du 3 novembre 2005, le Conseil de la concurrence avait constaté que les capacités de production en Ile-de-France sont deux fois supérieures à la moyenne. Au moment du pic de consommation qui constitue le point de référence, le taux d'utilisation est de 69% pour Paris et de 60% pour le SEDIF... Cela dans un contexte marqué, comme le souligne Que Choisir, par une baisse très nette de la consommation depuis 20 ans, en lien notamment avec la désindustrialisation. Mais "le surdimensionnement et la redondance des équipements induisent des coûts fixes inutiles qui sont répercutés sur la facture des consommateurs"... laquelle pourrait donc être diminuée de deux façons : par une gestion plus attentive des contrats ou un changement des modes de production en ce qui concerne le SEDIF, et par une meilleure organisation territoriale.
Aussi un sujet de débat pour la rencontre du 23 octobre ?
Sans doute, mais la notion de prix moyen recouvre des tarifs très différents d'une ville à l'autre...
Rédigé par : Béatrice Buguet | 16 octobre 2008 à 10:05
Le saviez-vous ? En 2007, le prix moyen du mètre cube d'eau s'élevait à 3,67 € dans les Hauts-de-Seine. Pour un abonné moyen, sur la base d'une consommation de 120 m3, la facture d'eau annuelle correspondrait à 440,40 €.
serge poidevin
Rédigé par : serge poidevin | 16 octobre 2008 à 08:45