Arc de Seine et le sport, la vision particulière de Jean-Jacques Guillet

"Du pain et des jeux" : le sport était, sous l'empire romain déjà, utilisé par des hommes politiques pour détourner l'attention de leurs actions ou exactions. Fidèle à cette tradition, Jean-Jacques Guillet choisit le lendemain d'une décision majeure prise dans des conditions indéfendables pour se faire interviewer sur Arc de Seine et le sport. Le nouvellement premier Vice-président d'Arc de Seine, qui ne fait généralement qu'en costume cravate quelques apparitions sur les stades, évoque d'un ton dithyrambique la politique sportive "volontaire et ambitieuse" de l'agglomération, en oubliant tout de même quelques détails : 

• Le Palais des sports d'Issy-les-Moulineaux, dont il vante la vocation communautaire, est en réalité un équipement isséen transféré à l'agglomération pour éviter à Issy d'en porter le coût. Coût d'autant plus considérable que la délégation de service public est gérée sans rigueur excessive par Arc de Seine : le montant du contrat de gestion passé avec une société privée a doublé en quelques années et coûte désormais chaque année près de un million d'euros à Arc de Seine.

• L'activité de handball, qu'il mentionne expressément, n'est communautaire que
  

pour l'équipe féminine d'Issy-les-Moulineaux ; l'équipe masculine de Chaville, qui a pourtant obtenu des résultats remarquables allant par périodes jusqu'à l'intégration en division nationale 2, reste au contraire de compétence communale (un chantier pour Jean-Jacques Guillet, s'il compte faire suivre les discours d'un peu d'action).

• Sous couvert de sport professionnel, la compétence "sport" de l'agglomération a servi à financer en pleine campagne municipale le quadruplement de subventions à des associations très isséennes aussi stratégiques que "l'entente pongiste isséenne", ou le versement à "l'association arménienne de football" d'une subvention trois fois plus élevée que le budget alloué à l'agence locale de l'énergie ! Bref, à subventionner des structures associatives isséennes sans doute estimables mais dont "l'intérêt communautaire", à l'inverse apparemment de leur rayonnement électoral, ne saute pas aux yeux.

On est assez loin de "l'effet vitrine d'événements à portée nationale et internationale" que croit percevoir M.Guillet. Espérons que ces dérapages ne compromettront pas l'intéressante perspective de l'acquisition du stade Marcel Bec à Meudon, préparée sous le mandat des maires précédents et susceptible en revanche de constituer un véritable projet communautaire.