Chaville : décalages au Conseil municipal

A Chaville, le Député-Maire n’a pas réussi hier soir à perdre en route tous les habitants qui voulaient assister au Conseil municipal, malgré le décalage subreptice de l’horaire qui avait été annoncé dans le magazine de la ville ; les citoyens désireux de s’informer en ont été quitte pour attendre une heure devant une salle vide, en appréciant au passage cette marque de considération de la part des élus municipaux.
Mais ce n’était qu’une prémisse pour ce conseil résolument méprisant de la démocratie locale.
L’information phare en a en effet concerné le projet de fusion des communautés d'agglomération Arc de Seine et Val de Seine, annoncé la semaine dernière …dans la presse, avant toute consultation des élus comme des populations. L’avenir proche est placé dans la même tonalité : la prochaine étape sera une conférence de presse annonçant selon M. Guillet une décision qui sera "en pratique prise le 27 novembre, puisque nous sommes sûrs que les conseils municipaux l’approuveront" (sic !) Chavillois (es) et, au-delà, habitant (e) s des deux communautés d’agglomération, sachez en quoi consiste cette décision aux yeux de M. Guillet, aujourd’hui Vice-président d’Arc de Seine : "Former un pôle de développement économique concurrentiel internationalement, comparable en taille à La Défense". Est-ce là le cadre dans lequel vous voulez vivre ? Avez-vous à quelque moment que ce soit été sollicité (e) pour donner votre avis sur ce sujet qui engage tout le devenir de notre territoire ? Ne cherchez pas, jamais. Et ce n'est d'ailleurs 

pas l'unique façon d'envisager une fusion des deux agglomérations. Mais selon M. Guillet "les deux communautés ont décidé d’engager la fusion, bien évidemment vous serez informés... ". C’est trop de prévenance. Pour ceux tout de même qui auraient la naïveté d’accorder de l’importance aux processus démocratiques, signalons que M. Guillet se trompe, ou bien ne dit pas la vérité : les communautés d’agglomération non seulement n’ont pas pris cette décision, mais n’ont même pas été saisies du sujet. Par définition, elles n’ont donc rien décidé ni approuvé de tel. Donc, de qui vient la "décision" ? De quelques maires UMP ou assimilés (André Santini) en dehors des assemblées délibérantes comme des populations ? Le tout concernant des modalités de fusion indéterminées, mais devant se réaliser dans des délais rapides ("courant 2009", selon Jean-Jacques Guillet).

Etant donné l’importance de ce sujet qu’il fallait évoquer au moins ici, puisqu’il n’est en rien débattu par ailleurs, nous reviendrons dans d’autres notes sur certaines décisions arrêtées hier en conseil municipal. Quelques informations tout de même :

• la nouvelle municipalité continue à mener des audits. L’un d’entre eux concerne les bâtiments communaux et coûte aux contribuables la modique somme de 99 000 euros. Un autre a trait aux finances locales (pour un coût non précisé) et fera l’objet d’une communication dans un conseil municipal extraordinaire le 8 décembre à 21 heures. Date à laquelle le maire ne pense pourtant pas disposer du document dans son intégralité, ce qui ne l’empêchera pas selon lui d’en communiquer une synthèse… Précision un peu technique : quand la Chambre régionale des comptes contrôle une ville, elle communique aux destinataires, avant toute publication, son pré-rapport intégral pour observations et compléments éventuels. Quand il s’agit d’un cabinet privé dont l’impartialité est loin d’être aussi assise, la municipalité de Chaville considère très paradoxalement qu’on peut se passer de cette garantie. S’il s’agit d’analyses sérieuses, comment comprendre une telle légèreté? A suivre…

• Concernant les équipements et travaux, le marché public concernant le nouveau groupe scolaire conçu par la précédente municipalité après concertation avec les parents d’élèves a été attribué. Sans modifications, contrairement aux annonces de M. Guillet en période de campagne municipale.  De même, les travaux d’enfouissement des réseaux de distribution publique d’énergie électrique décidés par l’équipe précédente vont se poursuivre ; début 2009, ils porteront sur les rues du Coteau, de la Martinière et Alcide Delapierre.

•  Un mot enfin sur le dossier de gestion de l'eau. Aucun débat n’était porté à l’ordre du jour concernant le prochain vote des délégués municipaux au sein du SEDIF sur les modalités de gestion au terme du contrat VEOLIA. Il était simplement prévu que le Conseil "prenne acte" du rapport d’activité du SEDIF pour l’année précédente… Les deux groupes d’opposition de gauche ont toutefois réussi à initier au moins quelques échanges, soulignant notamment les coûts très excessifs de l’eau dans le périmètre du SEDIF (Jocelyne Quoniam et Jacques Rivier, délégué au SEDIF jusqu’en mars 2008), la nécessité de discuter avec les opérateurs pour réduire les coûts et les profits, ainsi que de négocier des contrats moins globaux (Jacques Rivier). Jean-Jacques Guillet s’est contenté de laisser se dérouler ces interventions en soulignant que la décision revenait au conseiller municipal délégué au SEDIF. Au nom de quelle légitimité ? Nous reviendrons bien entendu sur ce sujet.