Pour l'aménagement des quatre kilomètres de berges de Seine entre Sèvres et Issy-les-Moulineaux, rappelons que trois options figurent à la concertation, même si le Conseil général a lors des réunions publiques refusé toute position autre que l'acceptation aveugle de la construction d'une quatre voies. Ces options improprement baptisées "variantes" désignent des choix radicalement différents :
- la "variante" 1 est la construction d'une deux fois deux voies (quatre voies), plus pistes cyclables, plus cinquième voie routière sur plusieurs tronçons (soit une voirie couvrant au total 14 hectares sur les 20 du projet, deux fois plus que ce qu'annonce le Conseil général).
- les "variantes" 2 et 3 désignent des solutions à deux voies routières plus bandes cyclables, soit avec des feux, soit ponctuée de mini-giratoires. La variante 2 constitue en réalité une quatre voies sur une partie du tronçon, avant les feux ; la variante 3 repose sur la fluidité apportée par l'aménagement spécifique que constituent les mini-giratoires.
Le Conseil général a bien voulu mettre en place au carrefour Vaugirard, sur la base d'une étude demandée par Arc de Seine à l'équipe Collin-Le Gal, l'un de ces mini-giratoires (photo ci-dessus), mais semble bloqué à ce stade par une méconnaissance de cet aménagement : l'ayant pour sa part "expérimenté", il pense toujours qu'il s'agit d'un aménagement "expérimental", alors que de grandes villes françaises les utilisent maintenant couramment. Particulièrement pour leurs performances en termes de sécurité : les mini-giratoires permettent en effet des baisses drastiques
de l'accidentologie.
La communauté urbaine de Nantes a mis en place un millier de mini-giratoires. Elle constate une forte diminution du nombre d'accidents corporels et en même temps une fluidification du trafic qui a permis d'en absorber l'accroissement sur certaines voies : l'écoulement souple, confortable pour les automobilistes, accueille paradoxalement plus de voitures que les quatre voies précédemment en place. La ville de Toulouse a quant à elle opté dès 1994 pour les mini-giratoires et dispose également du recul nécessaire à une évaluation. Evaluation menée en lien avec le ministère de l'Equipement (CERTU) et dont les principaux résultats sont les suivants (téléchargez le document en cliquant sur ce lien) :
- les mini-giratoires induisent une réduction des vitesses donc un gain de sécurité
- ils donnent la possibilité de s’arrêter en quelques mètres
- la sécurité des piétons est accrue
- les points de conflit dans le carrefour sont réduits
- la vigilance des conducteurs est plus grande
- le coût d’aménagement est faible.
L'accroissement de la sécurité se traduit concrètement par une forte baisse de l'accidentologie :
- une première évaluation en novembre 2001, pour les 45 mini-giratoires implantés à l'époque, avait montré une diminution de 72 % des accidents corporels après aménagement ;
- une seconde évaluation en juin 2006, cette fois sur la base de 98 mini-giratoires puisque les résultats très satisfaisants de la première tranche avaient conduit à en généraliser l'usage, a montré une baisse de plus de 77% du nombre d'accidents corporels, avec notamment une diminution très forte des cas graves et des accidents touchant les usagers vulnérables (piétons et cyclistes).
Saluant cette sécurité accrue, les mini-giratoires ont d'ailleurs valu à la ville de Toulouse d'obtenir en 2003 le prix spécial de l'innovation des écharpes d'or de la prévention routière.
Si certains membres du Conseil général des Hauts-de-Seine sont décidés à construire une quatre voies (en réalité, une cinq / six voies), c'est donc pour des raisons manifestement étrangères à la sécurité des usagers, comme elles sont étrangères au respect de l'environnement, à un urbanisme bien compris qui ne coupe plus comme dans les années 60 les villes de leurs fleuves, à la qualité de vie des riverains et même aux orientations d'urbanisme arrêtées par ailleurs... A court d'arguments, un responsable UMP est même allé en réunion publique jusqu'à prétendre à l'encontre des faits que les mini giratoires seraient "accidentogènes". On voit mieux dans ce cadre pourquoi le Conseil général a esquivé les débats en réunion publique en évitant toute présentation des trois options et de leurs caractéristiques réciproques.
Pour poser toutes vos questions malgré ce cadre verrouillé qui n'a de "concertation" que le nom, pour intervenir si vous le souhaitez et pour rencontrer les acteurs de terrain, participez le
à la réunion publique
organisée par le collectif RD 7 à Meudon,36 bis avenue du Général Galliéni, salle des Tybilles
derrière l'église de Bellevue.
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